vendredi 11 mai 2012

Parité

Le prochain gouvernement respectera la parité, d'après les déclarations de M. Hollande.

Effectivement, la loi l'impose dans certaines situations électorales ; même si les ministres ne sont pas élu(e)s mais nommé(e)s, il peut paraître normal de respecter ce même principe.

Mais revenons sur cette idée de " parité " : la définition la plus simple, dans le cadre homme-femme, serait de dire qu'il faut autant de personnes de chaque sexe.
Les femmes peuvent s'en réjouir car elles ont accès à des fonctions ou des postes qui leur était auparavant difficile d'accès (le fameux plafond de verre). D'autres pourraient dire que des femmes atteignent ces postes non pas pour leurs compétences mais pour le respect seulement de la parité. Est-ce un gain au final ?

Par contre, ce qui me gêne profondément, c'est l’impact sur les salariés de sexe masculin. Imaginons que 4 personnes se présentent à l'obtention d'un emploi ou d'une promotion ; 3 hommes et 1 femme. Imaginons encore que seuls deux d'entre eux doivent être pris.
Je pense que, dans la grande majorité des cas, le choix se portera sur la femme et l'un des trois hommes, à cause de (certains diront " grâce à ") la parité.
Il me semble que, au lieu de rétablir une injustice dans le monde du travail, cela en crée une autre. Plutôt que d'avoir recours à ce que l'on appelle plus généralement la " discrimination positive " (notez tout de même le premier mot ! ), il aurait peut-être fallu éduquer et sensibiliser les recruteurs et autres DRH.
Un vœu pieux peut-être, mais qui a le mérite de ne pas soigner la maladie en déplaçant le problème ...

Un exemple ? (source ici)
Arrêt Marschall prononcé le 11 novembre 1997 par la Cour de Justice des Communautés Européennes.
Dans cette affaire qui se déroulait en Allemagne, un homme candidat à un poste de responsabilité avait été évincé au profit d'une femme sur la base d'une disposition législative particulière au terme de laquelle "si dans le secteur de l'autorité compétente de la promotion, les femmes sont en nombre inférieur aux hommes au niveau de poste concerné de la carrière, les femmes sont à promouvoir par priorité à égalité d'aptitude, de compétence et de prestation professionnelle…" La CJCE a posé pour principe que la directive européenne ne s'oppose pas à une règle nationale qui oblige dans de telles conditions à promouvoir prioritairement les candidats féminins dans les secteurs d'activité où les femmes sont moins nombreuses que les hommes au niveau de postes considérés.


C'est pour quoi je le répète : pourquoi lutter contre une discrimination et en imposer une autre ? Essayons plutôt de lutter efficacement contre le poids du passé, accroché fermement à notre modèle de société.




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